Rencontrez les inventeurs de l'avenir de la vidéo : Christophe Burdinat

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Dans notre série de blogs « Rencontrez les inventeurs de l’avenir de la vidéo« , nous nous entretenons avec certains des talents les plus brillants d’Ateme pour savoir sur quoi ils travaillent. Dans la deuxième partie de la série, Christophe Burdinat, directeur Technologie et Standards, recherche et innovation, parle de la signification, des défis et des réalisations du multicast ABR (mABR).

Mise à jour : Félicitations à Christophe Burdinat, qui a récemment repris son rôle de Chairman de la task force MABR du groupe CM-I du DVB !

Quel est votre rôle chez Ateme ?

Il y a un an et demi, j’ai rejoint Ateme en tant que directeur Technologie et Standards, au sein de l’équipe de Recherche & Innovation, dirigée par notre directeur technique.

Mon rôle comprend deux activités. La première est la normalisation — repérage et contribution, gestion de projets de recherche en collaboration et développement expérimental. La seconde est une activité de dissémination technologique pour promouvoir nos technologies dans des articles, des webinaires, etc. J’apprécie la nature transversale de ce rôle, qui nous permet, d’une part, de contribuer à façonner notre industrie par le biais des organisations de standardisation et, d’autre part, de nous plonger dans les technologies avancées. Je me concentre principalement sur les aspects de la distribution vidéo, notamment le CDN, le multicast ABR et l’intégration dans les réseaux 5G.

Sur quoi avez-vous travaillé en particulier chez Ateme ?

Depuis plusieurs années, je travaille sur le support des services multicast/broadcast dans les réseaux mobiles. Mon arrivée chez Ateme a coïncidé avec une intensification de nos recherches sur les aspects transport. Mon premier projet ici a consisté à mettre en place une installation 5G. Le bût est de démontrer la transmission de service linéaires par 5G Broadcast, exploitant le protocole ROUTE d’ATSC 3.0.

En standardisation, je suis un délégué régulier de 3GPP. Je participe également au 5G Media Action Group (5G-MAG). Cela reste un forum industriel clé pour le développement d’outils de référence open source pour la diffusion en continu de la 5G. Je participe au groupe Open Caching de la Streaming Video Technology Alliance. Nous adaptons dans ce cadre la solution NEA CDN d’Ateme à la norme Open Caching. Enfin, je supervise la standardisation du multicast ABR (mABR) au sein de DVB.

Qu’est-ce que le multicast ABR ?

mABR, ou Multicast Adaptive Bitrate, est une architecture et une couche de protocole. Il permet aux services vidéo ABR (DASH, HLS, etc.) d’être diffusés sur des multicas IP. Cela donne la possibilité de desservir l’ensemble du public avec un seul flux. Il s’agit d’une technologie clé pour la convergence du broadband et du broadcast. Plusieurs applications peuvent être envisagées, en fonction du réseau et du modèle de déploiement.

Ainsi, pour les réseaux managés, mABR peut être considérée comme le successeur de l’IPTV. Dans ce contexte, mABR permettra aux opérateurs de diffuser les services TV linéaires avec la même tête de réseau que pour la VoD ou la catchup TV. Également, mABR permet d’élargir la capacité des CDNs pour les services linéaires, en absorbant les pics d’audience sans multiplier les serveurs de cache. Enfin, mABR est également pertinent pour tout réseau de diffusion IP. Cela s’agisse de TNT (ATSC 3.0), de satellite (DVB-NIP), de mobile (5G Broadcast), etc.

Quels sont les défis qu’Ateme a contribué à résoudre en matière de multicast ABR ?

L’un des principaux défis à relever est la transmission de services linéaires à faible latence en multicast. Les services ABR agissent comme des séquences de segments de média. Ceux-ci se présentent sous la forme de petits fichiers contenant quelques secondes de contenu. Pour offrir une latence comparable à celle de la TNT, l’envoi de ces segments doit commencer avant la fin de leur génération. Dans ce cas, ceci impose des contraintes fortes sur l’ensemble de la chaîne de diffusion, de l’ingestion en tête de réseau à la réception en multicast. Le protocole ATSC 3.0 ROUTE et la boîte à outils open-source GPAC permettent de répondre à ces exigences.

Lorsque le mABR fonctionne dans un contexte de radiodiffusion, plusieurs services peuvent se disputer la largeur de bande dans une partie fixe du spectre. Dans ce cas, le concept de statmux est toujours aussi pertinent. Pour obtenir à la fois une faible latence et un support statmux, il est nécessaire d’intégrer étroitement la fonction de serveur mABR avec l’encodeur et le packager. En retour, en contrôlant la couche technologique de bout en bout, Ateme peut assurer cette intégration étroite.

Qu’avez-vous réalisé dans ce domaine chez Ateme ?

Chez Ateme, j’ai travaillé sur un démonstrateur 5G Broadcast pour expérimenter différents protocoles mABR. En travaillant sur des réseaux centrés sur l’IP, je n’ai pas constaté de difficultés majeures à migrer d’un protocole à un autre. Travailler avec plusieurs protocoles est utile lorsqu’on s’adresse à plusieurs marchés. Ainsi, TV3.0, la norme brésilienne, a adopté le protocole ROUTE de l’ATSC 3.0. La norme DVB-MABR elle-même propose deux profils — ROUTE, issu d’ATSC, et FLUTE, issu de 3GPP. Les premières implémentations commerciales de DVB-MABR sont basées sur FLUTE.

Plusieurs projets de recherche collaborative ont mis en œuvre le mABR, par exemple 5G Vista. Ce projet offre des vues multi-caméras aux spectateurs dans les stades par le biais de la radiodiffusion 5G. Nested utilise également le mABR. En effet, cela vise une solution économe en énergie pour le streaming en 5G. mABR fait partie de la démarche d’Ateme visant à rendre la diffusion des services TV plus durable.

Qu’est-ce que cela change pour les téléspectateurs ?

La technologie mABR enrichit l’expérience utilisateur. Il permet d’offrir des services hybrides radiodiffusion/large bande, dans lesquels des éléments supplémentaires sont mis à disposition en monodiffusion. Il peut s’agir de pistes audio ou de sous-titres pour des langues moins répandues. La prise en charge de services hybrides enrichis est au cœur d’une nouvelle étude à DVB : Object-Based Media. Les composants associés pourraient être des métadonnées, des pistes de commentaires, d’autres objets médiatiques (bandes-annonces/fabrication/reportages), des liens vers des médias sociaux, etc.

Dans un contexte IPTV, multicast ABR offrira un niveau élevé de qualité d’expérience à tous les écrans (smartphones, tablettes) de la maison, et pas seulement au poste de télévision. S’il est déployé sur un réseau mobile, les services TV peut être offert à un large public sans aucune congestion. En conclusion, la technologie mABR est une étape logique dans la distribution vidéo, où rationalisation et durabilité vont de pair. Les téléspectateurs bénéficient ainsi d’une expérience enrichie et d’un visionnage de meilleure qualité.



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